INSPIRATION

La démarche personnelle de Bénédicte Roland Clarke, nourrie du travail de Camille Claudel ou de Louise Bourgeois, est une synthèse, une fusion de formes classiques et figuratives mêlées à des préoccupations contemporaines. Elle utilise son propre corps et le corps de l’autre, dans son intégrité ou en fragments, comme objet commun à tous et qui authentifie l’expérience au monde. Sa quête tend à représenter l’évolution de la condition féminine dans une perspective fondamentalement humaniste, basée sur l’intimité de la femme dans son contexte politique et social.

Cet intérêt, profondément ancré en elle, se traduit à travers différentes approches artistiques mêlant peinture, sculpture, vidéo et installations où transparaissent la force, la délicatesse, la sensualité, sans oublier la vulnérabilité de la femme. Selon l’artiste, « la matière utilisée et les sujets abordés sont extrêmement liés ». Dans une démarche très éclectique, elle utilise différents matériaux : la cire, le fer, le marbre, le tissu… selon le message qu’elle veut transmettre. La représentation du corps et de son intimité transgressant nécessairement certaines limites, celles-ci sont toujours franchies avec sensibilité et sensualité.

Après avoir longtemps joué de la souplesse de la cire pour créer des formes et des corps féminins qui prenaient l’apparence du marbre en durcissant, c’est aujourd’hui la démarche inverse que Bénédicte Rolland Clarke a décidé d’emprunter en cherchant à donner au marbre un aspect souple et doux comme du tissu. De la résistance de ce matériau, qu’elle qualifie de « racé », elle a fait un challenge qui consiste à le tailler, à le polir, à l’apprivoiser par des courbes et des rondeurs qui servent de langage visuel symbolique à l’éternel féminin.

De ce profond parcours de recherche et d’expérimentation, l’artiste a puisé de nombreux savoir-faire et acquis des techniques lui permettant de travailler une grande diversité de matériaux. Outre ses créations personnelles, elle envisage aussi à répondre des commandes personnalisées.        .  

Son travail se concrétise par des représentations allégoriques du corps féminin qui, sous des formes moins explicites, peuvent prendre la simple apparence d’un coussin, ou d’une pièce de lingerie, suggérant le sujet plus qu’il ne le révèle.

D’ailleurs elle exposera différentes pièces de sa lingerie en marbre, en janvier 2019, au Salon International de la Lingerie à Paris.